Lorsqu’elle et présentée en 1964, la Ford Mustang trouve immédiatement son (jeune) public. Il faut dire que cette sportive simple est alors bon marché, une sorte de coupé très proche de la Ford Falcon, un peu comme en France ce qu’a été la Renault Floride toute droit issue de la familiale Dauphine. Mais la Mustang, qui inaugure l’ère des “Pony cars”, les petites bombes “made in USA” , est proposée avec toute une pléiade d’options qui permettent de personnaliser complètement sa voiture. Disponible aussi en trois carrosseries (coupé hardtop, cabriolet puis en 1965 en fastback), elle se radicalise complètement en passant entre les mains du sorcier américain Caroll Shelby dont les Cobra à moteur Ford font des merveilles. Ford veut absolument faire entrer sa Mustang dans les courses nationales car, selon l’adage du pdg de la société Lee Iacocca « gagner des courses le dimanche c’est vendre des autos le lundi »
GT comme Shelby….
Shelby retravaille donc des coupés à moteur V8 de 239 cu et obtient 306 ch. Il modifie la boîte de vitesses (tout aluminium), améliore les trains roulants, enlève la banquette arrière, ajoute un capot en fibre avec prise d’air, un volant en bois ainsi qu’un compte-tours et un manomètre de pression d’huile sur le tableau de bord. Et la Mustang Shelby a droit à des ceintures de sécurité ventrales au cas où… La touche sportive est renforcée par un look que ne renierait pas une Gordini mais en inversant les coleurs : les premières Mustang GT 350 sont en effet blanches avec des bandes bleues… Cette GT évolue ensuite avec d’autres coloris et se civilise davantage mais elle conserve toujours le bloc de 306 ch.
Rent-a-racer
En 1966, le loueur automobile Hertz lance son programme “Rent-a-Racer” (“louez une voiture de course”) et demande à Shelby de lui assembler une série limitée de GT 350 . Celles-ci se distinguent par leur peinture noire et or particulièrement réussie. L’engouement est immédiat. Moyennant $17 par jour et 17 cents par mile parcourus (un tarif bon marché à l’époque), les “baby boomers” peuvent s’initier aux joies du V8… Avec le succès rencontré, la production de GT 350 Hertz passera à un peu moins de 1000 exemplaires (dont de très rares modèles à boîte mécanique) avant que la société n’arrête les frais. Les accidents à répétitions engendraient en effet de trop coûteuses réparations. Il s’est même dit que certains pilotes du dimanche louaient une Mustang Shelby le vendredi soir pour participer à des courses dominicales avant de rendre leur GT Hertz à bout de souffle… Quant aux Mustang GT, elles seront produites jusqu’en 1970 avant que Shelby ne jette lui aussi l’éponge. Rares sont les survivantes de cette Mustang hautes en couleur.
Ford Mustang GT 350 Hertz chaussée de magnifiques jantes Magnum 500.